03 octobre 2022
La campagne Justice pour Salah est extrêmement alarmée par le traitement inhumain du régime d’apartheid israélien contre notre collègue, défenseur des droits de l’homme (DDH) et avocat, M. Salah Hammouri. L’acte punitif récent consistant à maintenir M. Hammouri à l’isolement dans la prison de haute sécurité d’Hadarim et à le priver de sel, pour avoir entamé une grève de la faim, illustre la campagne de persécution prolongée perpétrée par les autorités israéliennes contre M. Hammouri. Depuis l’âge de 15 ans, il a fait l’objet d’un harcèlement intense, de détentions arbitraires répétées et du déni de ses droits fondamentaux, notamment le droit à la famille et à l’unité familiale ; liberté de mouvement ; la liberté d’association, de réunion, d’expression et le droit de manifester ; le droit de gagner sa vie ; et le droit à la citoyenneté. La dernière de cette série d’attaques a été la révocation de sa résidence à Jérusalem et son placement en détention administrative, sous réserve de renouvellements indéfinis et sous le risque permanent d’une expulsion imminente.
Le 25 septembre, 30 détenus administratifs palestiniens, dont M. Hammouri, ont lancé une grève de la faim collective ouverte contre la politique arbitraire de détention administrative d’Israël. Suite à l’annonce de leur grève de la faim ouverte et collective, les services pénitentiaires israéliens ont transféré de manière punitive tous les détenus dans des cellules d’isolement, loin du reste des prisonniers et détenus palestiniens. Sur les 30 détenus, 28 sont détenus à la prison d’Ofer et sont actuellement en isolement collectif, répartis dans quatre cellules de prison distinctes. Parmi les deux autres, Salah Hammouri est détenu à l’isolement à Hadarim tandis que Ghassan Zawahreh est détenu à l’isolement dans la prison de Naqab.
Le 2 octobre 2022, un avocat a rendu visite à M. Hammouri à la prison de Hadarim et a rendu compte de ses conditions actuelles de détention et de grève de la faim. La situation de Salah est de la plus haute urgence car il est privé de sel et ne prend que de l’eau, ce qui risque d’ accélérer considérablement sa détérioration physique. Les conditions dans la cellule dans laquelle M. Hammouri est placé sont inhumaines et insupportables ; la cellule est un espace sale de 2×3 mètres carrés sans fenêtres, un trou d’aération bouché, pas de lumière naturelle, des toilettes primitives sans douches et un lit en métal avec un matelas de 2 cm. De plus, M. Hammouri, aux côtés d’autres grévistes de la faim, se voit refuser tous ses effets personnels, y compris des livres, des cahiers et des photos de famille, il est également privé de sous-vêtements propres. M. Hammouri s’est vu interdire les activités en plein air depuis le 28 septembre, les visites familiales pendant un mois et il est passible d’amendes punitives pour chaque jour de grève de la faim. Salah a rapporté à un avocat que les services pénitentiaires israéliens (IPS) avaient de nouveau fait pression sur lui pour qu’il accepte d’être expulsé vers la France.
M. Hammouri, ainsi que les 29 autres détenus en grève de la faim, souffrent actuellement beaucoup, ils souffrent de douleurs musculaires, de vertiges, de forts maux de tête et d’une perte de poids. M. Hammouri a déjà perdu sept kilos depuis le 25 septembre.
La campagne Justice pour Salah exhorte la communauté internationale à :
• Appeler Israël à accorder la libération immédiate de M. Hammouri et à mettre un terme à sa persécution systématique, pour lui permettre de vivre dans sa ville natale, Jérusalem, avec sa famille .
• Appeler Israël à mettre fin à l’utilisation systématique et arbitraire de la détention administrative comme mesure coercitive et punitive de torture contre des centaines de Palestiniens, y compris des défenseurs des droits humains, et exiger la libération immédiate de Salah Hammouri et de tous les détenus palestiniens détenus dans la détention administrative indéfiniment sans inculpation ni jugement, contraire au droit international .
• Appeler Israël et l’IPS à garantir et à respecter le droit à la vie des détenus palestiniens, le meilleur état de santé physique et mentale possible, ainsi qu’à éviter et à mettre fin à toutes les formes de représailles contre les détenus en grève ;
• Appeler la communauté internationale et toutes les Hautes Parties contractantes à la Quatrième Convention de Genève à remplir leurs obligations en matière de protection des droits de l’homme et de mise en œuvre du droit international humanitaire ;
• Demander au Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale d’accélérer son enquête sur la situation en Palestine ;• Reconnaître le traitement inhumain des prisonniers et détenus politiques palestiniens comme faisant partie du crime d’apartheid.