Il doit se lever toutes les deux minutes, mais cette discipline le ravit : elle n’a rien d’un geste carcéral. Il s’agit de saluer les nouveaux arrivants, voisins ou amis, parfois anciens compagnons de détention, venus le saluer. Un mélange de soulagement et d’euphorie enveloppe la maison familiale dans le quartier d’Al-Ram, séparé de Jérusalem par le mur de sécurité. Salah Hamouri, 33 ans, a été libéré dimanche 30 septembre après treize mois de prison, sans connaître les charges précises retenues contre lui.Il a été libéré sous certaines conditions, notamment celle de limiter ses activités militantes pour la cause palestinienne. Celui qui a passé l’essentiel de sa détention administrative dans la prison de Ketziot dans le désert du Néguev raconte volontiers le quotidien de son expérience derrière les barreaux. Dans la section III, six tentes de vingt détenus, lits superposés. Chaque jour, réveil à 6 h 30, inspection. Puis on s’occupe comme on peut :« Avec mon expérience de la prison, je savais qu’il fallait rendre chaque journée utile, et ne pas fixer les murs ou compter les étoiles. On essayait d’améliorer notre niveau culturel, de courir un peu, de faire des pompes. J’ai donné des cours d’histoire de la Palestine, de français aussi. »